REBIOS : Identifier et mobiliser les ressources biologiques du sol pour développer une agriculture durable (2020 - 2022)

Les trois objectifs du projet REBIOS sont les suivants : Identifier les ressources biologiques du sol dans les différents écosystèmes de Martinique, effectuer une caractérisation fonctionnelle des auxiliaires du sol, mobiliser les ressources biologiques du sol.

Date de début du projet

20/11/2020

Date de fin du projet

31/12/2022

Objectifs

La Martinique fait partie du « Hotspot de biodiversité » des iles de la Caraïbes. Cette diversité reste néanmoins mal connue particulièrement dans le sol. Le sol abrite pourtant un grand nombre d’espèces et le taux d’endémisme y est souvent plus important qu’en surface. Les organismes du sol présentent donc un intérêt patrimonial évident. De plus, ils peuvent jouer un rôle d’auxiliaire en fournissant divers services écosystémiques.

Par exemple, les champignons mycorhiziens permettent aux plantes de mieux assimiler les éléments minéraux et leur confèrent également une meilleure tolérance aux pathogènes ainsi qu’aux stress environnementaux. Les rhizobia, bactéries symbiotiques fixatrices d’azote, permettent aux légumineuses (plantes de la famille des fabacées) de fixer l’azote atmosphérique. La macrofaune joue également un rôle important, par exemple, les vers de terre ont un effet bénéfique sur la structure du sol, ils permettent une meilleure infiltration de l’eau et améliorent le recyclage des nutriments. Ils peuvent également être utilisés pour produire du compost via la lombriculture.

Malgré ce réel potentiel, ces ressources ont été peu étudiées en Martinique et il est parfois nécessaire d’avoir recours à l’importation (exemple : lombricompost, microorganismes du sol bénéfiques, plantes de services introduites, etc).

Localisation

Martinique

Description

Le projet REBIOS vise donc à améliorer les connaissances sur la biologie des sols de Martinique en se focalisant sur l’étude de trois composante ayant un rôle potentiellement bénéfique sur la fertilité : les champignons mycorhiziens arbusculaires, Les rhizobia, bactéries symbiotiques fixatrices d’azote et les vers de terre endémiques de la Martinique.

En se focalisant sur ces trois éléments de la biologie des sols, ce projet a vocation à être transversal et à générer des connaissances scientifiques et techniques qui pourront être mobilisées sur l’ensemble des cultures que ce soit des grandes cultures d’exportation aussi bien que la petite agriculture destinée au marché local. Ce projet comprend deux objectifs principaux :

1)      Acquérir des connaissances sur les espèces natives (vers de terre et microorganismes symbiotique) de la Martinique. Mieux connaitre la distribution des espèces sur le territoire Martiniquais afin de localiser les ressources qui sont menacées et les ressource qui sont abondantes et qui pourraient être mobilisées. Effectuer une caractérisation fonctionnelle de ces organismes auxiliaires afin de mieux connaitre leur potentiel pour améliorer la fertilité des sols et de pouvoir sélectionner les espèces les plus performantes dans la faune native de l’ile sans avoir recourt à des organismes introduits.

2)       Intégrer ces connaissances nouvelles dans les itinéraires techniques des principales cultures de la Martinique. Des essais en conditions contrôlées et en plein champ seront réalisés afin de définir les modalités d’intégration de ces auxiliaires dans des itinéraires techniques en banane et en maraîchage ; Cela permettra un transfert de ces connaissances vers le secteur économique (agriculteur, pépiniériste, etc.).

Impacts attendus

Cette opération concerne l’étude de plusieurs composantes de la biodiversité Martiniquaise. Un focus sera fait sur les vers de terre, un groupe qui présente un très fort taux d’endémisme en Martinique (plus de 20%).

Les connaissances générées par ce projet pourront être utilisées dans un objectif de conservation de cette biodiversité mais le projet comporte également un volet sur la valorisation des ressources biologique locale avec un transfert vers les professionnels (agriculteurs, pépiniéristes, producteurs de compost, etc.) qui est prévu notamment dans le cadre du partenariat avec le SEA.

Les résultats des recherches seront diffusés non seulement aux professionnels du secteur concerné mais également au grand public à travers diverses actions de communication sur la station de recherche du CIRAD (CAEC) mais également en collaboration avec l’observatoire Martiniquais de la biodiversité (PNM).

L’objectif général du projet est de promouvoir l’utilisation de nouvelles pratiques agricoles issues de la valorisation des ressources biologiques du sol. Ces pratiques se veulent transversales sur l’ensemble de l’agriculture Martiniquaise et se basent sur la valorisation des débris végétaux par lombri-compostage et l’utilisation de plantes à fort potentiel symbiotique pour maximiser la fixation symbiotique et la mycorhization.

In fine, nous attendons que ce projet participe à diminuer la dépendance de l’agriculture vis à vis d’engrais chimiques de synthèse utilisant des énergies fossiles pour être fabriqués. Se faisant, ce projet vise également à renforcer le recyclage et la valorisation des déchets organique produit localement (lombriculture) et à dynamiser le tissu agricole local en créant des activités liées à la valorisation de ces produits.

Partenaires

Service d'expérimentation en Agro-écologie SEA - CTM, quartier Val d'Or - 97227 Sainte-Anne

Conservatoire Botanique de Martinique, http://cbmartinique.org/

Parc Naturel de Martinique, http://pnr-martinique.com/

Financement

Union Européenne FEDER

Collectivité territoriale de Martinique CTM

Ministère de la Recherche